Le travail d’un entrepreneur et de ses gestionnaires consiste à planifier, à organiser, à diriger et à contrôler. C’était du moins ce qu’on apprenait dans les écoles de gestion, il y a quelques années.

Plusieurs patrons préfèrent, pour diverses raisons, mettre l’accent sur le contrôle plutôt que sur la planification. C’est vrai que la direction du personnel est primordiale dans une entreprise. D’ailleurs, nous avons précédemment parlé de l’importance de soigner son personnel afin de le garder le plus longtemps possible car perdre une ressource efficace coûte très cher à remplacer. Jean-Paul Gagné, éditeur émérite au journal Les affaires, a évalué à plus de 12 000 $ le prix qu’il en coûte à former un employé spécialisé et je suis certaine qu’il en coûte encore plus pour d’autres types d’emplois.

Il y a une distinction à faire entre abus de contrôle et vérification. L’abus est une manifestation de l’insécurité et du manque de confiance de celui qui l’exerce à l’excès. La vérification est un contrôle sans abus.

Il n’est pas agréable de se percevoir ou—pire encore—d’être perçu essentiellement comme « contrôlant », que ce soit au bureau ou à la maison. On le justifie sans peine, mais il reste que ceux qui côtoient ce type de personnes ont quasiment tous le désir de les fuir parce qu’ils sont souvent incapables d’agir avec gentillesse et respect. Ils ont de plus, la fâcheuse tendance de faire par eux-mêmes, ou de faire refaire à outrance, car ils sont persuadés que les autres ne savent pas. Vient ensuite la plainte car ils s’épuisent vite. Ils vivent sur leurs réserves et deviennent souvent intraitables et toxiques pour leur entourage professionnel ou familial.

L’abus de contrôle : comment s’en débarrasser.

En apprivoisant le lâcher prise. Ça veut dire prendre du recul, changer son regard sur les événements. La psychologue Marie Bérubé le définit ainsi : lâcher prise, c’est optimiser son énergie et l’utiliser au mieux pour l’entreprise et les équipes. Elle affirme que lâcher prise ne veut pas dire laisser tomber ou laisser faire mais plutôt d’accepter ce qui est et trouver des solutions pour faire autrement. Ça veut dire aussi de prendre l’habitude de responsabiliser ses collaborateurs. Du coup le stress diminue, la confiance se développe, la motivation augmente, l’efficacité s’améliore et le sourire revient.

Facile à dire diront certains, pourtant ça vaut la peine de s’y exercer pour le bien de tous. La flexibilité permettra de trouver, en collégialité, d’autres façons de faire, de nouvelles stratégies pour arriver à ses fins. Pour réussir, il faut sacrifier un certain contrôle.

Danielle Coulombe PCC